L’Association mondiale des éditeurs s’inquiète pour les reporters sur le front ukrainien
Alors que l’armée russe a commencé son offensive en Ukraine cette nuit, la WAN-IFRA et le World Editors Forum ont demandé que les journalistes couvrant le conflit en cours bénéficient d’un maximum de protections. En tant que signataires du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Russie et l’Ukraine se sont engagées, en vertu du droit international des droits de l’homme, à respecter le droit à la liberté d’expression.
Les journalistes sont des civils et, à ce titre, doivent être traités comme des non-combattants. Or la WAN-IFRA est particulièrement alarmée par les informations selon lesquelles les forces russes auraient dressé une liste de journalistes à cibler.
« En ce moment extrêmement dangereux, nous appelons toutes les parties à cette escalade du conflit à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour donner la priorité à la sécurité des journalistes et respecter le rôle de la presse », a déclaré le PDG de la WAN-IFRA, Vincent Peyrègne.
« Trop souvent, au cours des récents conflits, nous avons assisté à des attaques délibérées contre des journalistes et à de graves perturbations de la libre circulation de l’information. Dans ce moment d’instabilité, les journalistes doivent bénéficier de toute la protection nécessaire pour mener à bien leur rôle essentiel. Nous rappelons aux autorités russes et ukrainiennes l’illégalité des attaques contre les journalistes et les médias d’information, ainsi que leur obligation de prendre le maximum de précautions lors de la préparation d’une action militaire qui pourrait les affecter. »
Les organisations ont également mis en garde contre les tentatives délibérées de diffusion de désinformation et ont appelé les médias d’information qui couvrent le conflit à faire preuve d’une vigilance accrue et à s’en remettre aux normes professionnelles les plus élevées pour orienter leur couverture. Le risque de cyber-attaques contre les organes de presse, ainsi que contre les journalistes individuels, est également de plus en plus probable. « Nous avons déjà assisté à la diffusion délibérée de déclarations fausses ou trompeuses, à une désinformation généralisée et à l’utilisation d’images truquées dans le but de justifier une intervention militaire et d’attiser les tensions », a poursuivi M. Peyrègne. « Nous rappelons à toutes les parties à ce conflit la nécessité de maintenir les canaux d’information ouverts et fiables afin que le public puisse rester informé. Il s’agit tout simplement de protéger des vies. »
La WAN-IFRA et le WEF ont également appelé les journalistes et les organisations de presse qui couvrent le conflit à prendre en charge leur propre sécurité et à se protéger du mieux qu’ils peuvent.